Jeudi 13 Avril à 20h
Jean-Claude Maleval est un psychanalyste lacanien français, membre de l’École de la cause freudienne, et professeur émérite de psychologie clinique à l’université Rennes 2
Il est l’auteur entre autres de : « la différence autistique » éditions presses universitaires de Vincennes 2021, L’autiste et sa voix :éditions du seuil 2009, Folies hystériques et psychoses dissociatives. Payot 1981, Repères pour la psychose ordinaire. Navarin 2012, « La différence autistique » ; Argument de la conférence.
Appréhender l’autisme comme une différence s’inscrit dans un mouvement de dépathologisation des structures subjectives. Identifier l’une d’elles n’est pas poser un diagnostic médical mais dégager un repère majeur quant au traitement. Une autre intelligence n’est pas la seule différence caractéristique de l’autisme, il s’agit aussi d’un fonctionnement subjectif et affectif original, nettement différenciable du fonctionnement psychotique, nécessitant une prise en charge adaptée.
À l’encontre d’une opinion reçue, l’autiste s’intéresse beaucoup aux autres, sa solitude n’est pas fondée sur une volonté de retrait social, mais sur un évitement du désir de l’Autre, lequel suscite son angoisse majeure. L’approche psychanalytique contemporaine de l’autisme se détourne radicalement de la recherche d’élucidation d’un passé enfoui pour s’orienter sur l’accompagnement à la construction, au développement et à l’évidement d’un bord. Ce dernier est constitué par trois éléments, qui peuvent s’interpénétrer, auxquels le sujet autiste fait régulièrement et spontanément appel : l’objet autistique, le double et l’intérêt spécifique. C’est en passant par celui-ci qu’un lien social peut s’instaurer et s’affermir. L’investissement du bord peut être fortement stimulé par l’engagement du sujet autiste dans le cadre d’une relation transférentielle avec un psychanalyste.
Cependant il arrive que le développement du bord intervienne à l’occasion d’autres formes de psychothérapie dynamique, notamment à l’occasion de thérapies par le jeu, et il arrive même que ce développement thérapeutique du bord se fasse dans le milieu familial .La psychanalyse est loin d’être le seul traitement possible du mal-être autistique, en revanche elle paraît aujourd’hui indispensable pour comprendre la vie affective de l’autiste, et la manière dont elle commande les spécificités de sa cognition.
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