Conférence-débat

 Question éthique :
 » La co-vulnérabilité en pédopsychiatrie « 

Conférence-débat ICSMP
avec le Pr Jean-Marc BALEYTE
chef de service du 5ème secteur de pédopsychiatrie du CHI de Créteil

Jeudi 17 Novembre 2016  à 20h30 à la faculté de médecine

Comme observateur et acteur dans champ de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, j’observe l’indignité de la situation de certains enfants et de leurs familles, des incompréhensions, des indifférenciations (qui fait quoi ?), des conflits, la multiplication des rapports et des plans de santé ministériels…Si l’éthique peut être définie comme l’élucidation et la confrontation des valeurs mobilisées, ainsi que les contextes de cette confrontation, « la lutte du Bien contre le Bien » dit Jean Léonetti, notre proposition est celle de la pertinence du concept de vulnérabilité de la personne manifestant une souffrance psychique, dans sa confrontation avec le concept d’autonomie, mais surtout celle de la vulnérabilité reconsidérée comme une co-vulnérabilité de la personne et de l’autre, de ses environnements, de la société :

– D’abord, au niveau de la personne, la considération de la vulnérabilité questionne la reconnaissance de la personne, de ses besoins, de ses droits, de ses devoirs…Elle est paradigmatique dans la situation de l’annonce diagnostique ; c’est l’approche déontologique de la vulnérabilité;

– Ensuite, l’histoire des modèles de la maladie et du handicap nous conduit à appréhender les enjeux épistémologiques de la vulnérabilité: au niveau de la distinction entre maladie et handicap psychique, de la complémentarité entre sanitaire et médico-social, de la question des comorbidités, de la déficience associée, du continuum entre différentes situations, sans tomber dans le piège de croire que certains êtres humains par leur maladie ou leur handicap n’appartiendraient pas au seul et même groupe que tous les autres;

– Enfin, au niveau de l’inclusion, des accompagnements, de l’école, du travail, du logement, de la politique de santé et du handicap, de la formation, de l’enseignement, de la recherche, nous distinguons les enjeux sociétaux de la vulnérabilité.

La maladie et le handicap psychique renvoient à notre Société des questions qui la désarçonnent, qui ébranlent le regard qu’elle a d’elle–même, qu’elle est tour à tour tentée d’évacuer ou de réglementer. Au contraire, la reconnaissance volontariste et courageuse d’une co-vulnérabilité des personnes et de la société apparaît comme un enjeu éthique et un projet de société.

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